Nous nous sommes efforcés depuis 1957, date de nos premières recherches à Madagascar, de preciser les caractères systematiques des différentes espèces de Lémuriens.Sans minimiser l'importance des critères morphologiques, nous nous sommes jusqu'à maintenant appliqués, par des études éco‐éthologiques de mieux connaître les différentes formes existantes et de préciser leurs caractères distinctifs. Les études ont éxé menées sur le terrain au cours de plusieurs missions et en captivité dans la station de recherche de Tananarive et au Laboratoire de Brunoy, en France.C'est ainsi que nos études nous ont amenéà revenir, par exemple, pour les Lémurs, à la classification de Schwarz groupant en une seule espèce toute une série de formes de Lemur et à les considérer comme des sous‐espèces de l'espèceLemur macaco.Les recherches sur les chromosomes faites par plusieurs chercheurs ces dernières années soul‐évent cependant quelques problèmes car on a trouvé des formules chromosomiques différentes pour des animaux fort semblables à beaucoup de points de vue. Nous avons churché tous les cas d'hybrides connus et tenté nous‐mêmes, et avec R. Albignac chercheur de l'O.R.S.T.O.M. a Tananarive de réaliser toutes les hybridations possibles en captivité.C'est un aperçu de ces recherches en cours que nous avons voulu exposer, ainsi que quelques observations nouvelles sur les hybrides obtenus.L'évolution des espèces le plus souvent sociales et territoriales posent des problèmes très inter‐essants et Madagascar nous offre encore à ce point de vue un champ d'étude privilége qu'il faut utiliser avant qu'il ne soit trop tard à cause des destructions de plus en plus rapides du milieu forestier. Nous avons ainsi pu faire quelques observations dans la nature, notamment sur la variabilité au sein des groupes, qui nous permettent à faire quelques hypothèses sur les mécanismes de l'évolution des Lémuriens à Madagascar. II semble que le territorialisme de la plupart des Lémuriens favorise la formation d'homozygotes ce qui a peut‐être pour conséquence d'accélérer la spéciation. Beaucoup de questions concernant de nombreuses espèces restent cependant encore sans réponse et il faut se garder de trop vouloir déduire des observations fragmentaires que nous possèdons. Des études plus poussées sur le terrain et particulièrement dans certaines régions qui servent de limites à des sous‐espèces nous paraissent interés