RésuméLe modèle orthodoxe de la science est, pour l'essentiel, le seul discours épistémologique tenu dans le champ des sciences de l'administration jusqu'à la fin des années 70. La réflexion épistémologique ne consiste alors qu'en une transposition du discours formel et normatif des tenants du processus formel de la production des connaissances scientifiques au cas des sciences de l'administration. Depuis la fin des années 70, plusieurs membres du champ contestent la pertinence du moèle orthodoxe. Toutefois, si les récentes recherches épistémologiques s'inscrivent bien dans la tendance, constatée en épistémologie, d'un rejet du modèle orthodoxe de la science, elles ne retiennent pas celle qui a accompagné et permis ce rejet, à savoir l'étude de processus concrets de production de connaissances. Dès lors, ces recherches sont partielles et prětent à la critique puisqu'elles traitent d'une maniére théorique la constitution des sciences de l'administration, alors que les options épistémologiques quiy sont prises commandent précisément l'étude de processus concrets. Il semble donc nécessaire d'entreprendre la contestation du modèle orthodoxe des sciences de l'administration par une démarche empirique. À la lumiére des éveloppements du champ contemporain de l'épistémologie, il est clair que ce n'est qu'en s'inscrivant dans une telle démarche que l'épistémologie des sciences de l'administration peut se dèvelopper d'une manière pertinente.AbstractUntil the end of the 70s, the orthodox model of science was essentially the only epistemological discourse held in the field of administrative sciences. In this field, epistemological thought consisted simply of a transposition of the formal and normative discourse of supporters of the formal process of scientific knowledge production. Since the end of the 70s, many members of the field have contested the orthodox model's pertinence. Nevertheless, while recent epistemological research fits in with the tendency noted in epistemology to reject the orthodox model of science, it is not part of the tendency which accompanied and permitted this rejection, namely the study of the concrete processes of knowledge production. That being the case, this research is partial and open to criticism, since it treats the constitution of administrative sciences in a theoretical manner, while the epistemological options chosen clearly demand the study of its concrete processes. Therefore, it seems necessary to undertake the questioning of the orthodox model of administrative sciences by an empirical approach. In light of developments in the contemporary field of epistemology, it is clear that only in keeping with such an approach can the epistemology of administr