La spécificité des oeuvres des denières années de Gérard de Nerval dépend du rapport qu'elles ont avec la folie, de la stratégie qu'elles développent face à la problématique existentielle. Il est possible de définir la folie, cet Autre de la Raison, au niveau de son inscription textuelle comme un phénomène de destructuration.Un des niveaux de structuration du texte ≪lisible≫ consiste en la position d'où l'on parle: à ce niveau, la folie se manifesterait donc sous la forme de ce que R. Barthes a appelé une ≪instabilité tonale≪.DansLes Nuits d'Octobre(1852), la position du narrateur est indécidable, partagée entre la réinterprétation du ≪vécu≫ propre au contrat de lecture de l'autobiographie et certaine fidélité au ≪vécu≪, propre au récit de voyage. Plus précisément, l'enjeu desNuits d'Octobreconsiste en la négation de la portée aliénante du ≪vécu≪, qui se cristallise autour de la figure féminine (la femme mérinos). Le récit procède subtilement à la négation de sa ≪face interprétative≫ dans un ensemble d'interventions d'auteur consacrés au réalisme, et dans lesquelles le narrateur revendique la valeur de vérité pour son récit.Ces tensions, ces lacunes créent l'impression de malaise propre à la lecture desNuits d'October, enocore que le lecteur puis